Il faut que je m'accroche à quelque dose en attendant la date que je me suis fixée. Deux choses au moins parce que je n'ai que onze ans. Il me reste donc pas mal de temps à vivre. Quatre ans. Ca fait long. Très long sans voir Lili. Si je commence comme ça, je ne vais pas y arriver. " Versailles, 1951. Un journal intime ? Ne serait-ce pas un peu ridicule ? Un peu dérisoire, de se raconter à soi-même ses petites histoires ? De les écrire, noir sur blanc, au risque qu'elles tombent, un beau jour, sous l'oil indiscret d'un curieux ? Curieux plus ou moins bien intentionné. C'est un risque à prendre. Le risque de l'écrit. Du cri. C'est celui que prend May, la jeune héroïne de cette histoire, le jour où le malheur frappe de plein fouet sa famille, rejetant chacun dans la solitude et la culpabilité. Dans ce froid mortel qui l'entoure, elle n'a plus que ce petit " cahier de pensées " pour confident, indéfectible ami. À lui, elle confie sa décision : elle se donne cinq ans pour voir si la vie vaut encore la peine. Pas la vie. Sa vie.